Florian Brunet (UB 87) : « On a reçu une quinzaine d’interdictions de stade, on en risque une centaine »
Désireux de renouer le dialogue avec le président des Girondins de Bordeaux, Stéphane Martin, mais aussi d’obtenir une réunion avec Nicolas de Tavernost, le patron d’M6, actionnaire du FCGB, le groupe de supporters des Ultramarines Bordeaux 87 est aussi (et surtout ?) soucieux de… sa propre survie face à la répression.
Explications de Florian Brunet, un des leaders des UB 87, interrogé par France 3 Nouvelle-Aquitaine (entretien complet dans la vidéo en fin de brève) :
« L’existence à long terme des Ultramarines n’est pas menacée, non. Vous savez, dans les gens qui dirigent les Ultramarines aujourd’hui, il y a des plus jeunes, mais il y a aussi beaucoup de personnes qui ont entre 40 ans et 50 ans, et qui y ont consacré une grande partie de leur vie, donc ce n’est certainement pas pour arrêter maintenant. Mais on va peut-être devoir, temporairement, se mettre en sommeil, car on risque une centaine d’interdictions de stade. Des interdictions administratives ou pénales. Cela nous empêcherait, clairement, d’exercer notre activité, que ce soit en déplacement ou à Gallice, avec les tifos. Donc notre existence temporaire, oui, elle est remise en cause. Maintenant, pour l’instant, ce n’est pas le sujet, car on a reçu une quinzaine d’interdictions de stade, et nos avocats – très au fait de la question et très habitués quant à ces interdictions – sont en train de travailler pour qu’on gagne ce combat. Et pour l’instant, rien n’est perdu, on a encore bon espoir. Mais nous sommes, effectivement, très inquiets. »
Rappelons que si les Ultramarines risquent ces sanctions c’est car ils ont enfreint (volontairement, désobéissance civile oblige) plusieurs arrêtés préfectoraux et/ou ministériels, devenus malheureusement classiques, et interdisant à « tout individu se prévalant de la qualité de supporter des Girondins de Bordeaux ou se comportant comme tel » de se rendre à Nantes, Strasbourg et Marseille lors des récents matches du FCGB dans ces villes. Certains membres importants du groupe principal de supporters des Marine et Blanc seront donc peut-être très bientôt « IDS », alors que d’autres le sont donc déjà, pour avoir simplement voulu… aller au stade afin de dénoncer l’incohérence dans le fait d’être interdits de circuler au seul motif qu’ils soient supporters de foot.
Les autorités prétendent souvent, pour justifier ces arrêtés, être débordées et/ou en sous-effectif le jour J, mais on observe qu’il faut, paradoxalement, plus de forces de l’ordre pour appliquer ces arrêtés qu’il en faudrait pour encadrer un déplacement normalement autorisé. De plus, quand les supporters se font arrêter pour avoir violé la loi en… allant au stade, et qu’ils passent 19 heures en garde-à-vue, comme ça a été le cas des Bordelais à Strasbourg début février, la police est entièrement mobilisée pour eux ; alors qu’elle est censée être débordée par ailleurs.
A part ça, tout va bien…